La Plateforme du Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie

Plateforme CVDTunisie

  1. En décembre 2010, le soulèvement historique du peuple tunisien a abouti à la chute de l’un des dictateurs les plus terribles du monde arabe. Dans la foulée, il a ébranlé les assises de la dictature : forces de répression, parti tentaculaire, réseaux de clientèle. Ici ou là, il a renversé certains représentants de son administration. Il a enfin créé les conditions de la tenue, en octobre 2011, de l’élection libre d’une assemblée constituante. Indirectement, le mouvement a aussi fait perdre aux gouvernements occidentaux, aux entreprises et aux banques étrangères un « régime stable » et entièrement favorable à leurs intérêts.
  1. Ce sont là tous des acquis de la marge de liberté imposé par le peuple tunisien. Mais beaucoup reste à faire concernant les aspirations les plus fondamentales : l’indépendance nationale, la démocratie et la justice sociale. L’indépendance nationale est lourdement hypothéquée par la présence de bases militaires étrangères, par une économie dépendante des délocalisations et des succursales d’entreprises ou de banques étrangères, par la dette odieuse et par un développement orienté principalement vers les secteurs d’exportation. La démocratie est hypothéquée par un lourd appareil répressif (police, armée, ministère de l’intérieur) presque intact, une justice corrompue et longtemps aux ordres, des hauts cadres de l’administration qui doivent tout à l’ancien régime, les manœuvres des groupes d’intérêts liés aux puissances étrangères et tous ceux qui veulent réduire la démocratie à un simple passage aux urnes. La justice sociale, elle, est hypothéquée par un enseignement et une médecine à deux vitesses et par un développement socioéconomique qui enrichit une toute petite minorité d’un côté et génère pauvreté, précarité et chômage de l’autre.
  1. Tant que cette situation n’aura pas changé, il faudra continuer à lutter, à revendiquer la « réalisation des buts de la révolution ». Dans cette lutte, le peuple tunisien sur place est l’acteur principal. Pour cela, il doit rester mobilisé, s’unir, s’organiser et répondre du tac au tac. Mais la solidarité extérieure est également importante.
  1. l’association est née précisément pour contribuer à ce changement. Pour cela elle s’est fixée pour objectif fondamental d’apporter, à partir de la Belgique, toute la solidarité possible à la marche en avant du peuple en Tunisie, de relayer la nécessité de cette solidarité auprès des personnes de la communauté tunisienne à l’étranger (quel que le statut de leur séjour) et de les mobiliser pour défendre leurs revendications tant auprès du nouveau gouvernement tunisien que des gouvernements des pays d’accueil.
  1. Mais l’environnement local de la révolution tunisienne compte beaucoup. Moins elle sera seule et plus elle sera forte. C’est pourquoi l’association se préoccupe du soutien aux mouvements révolutionnaires dans tout le monde arabe. Presque partout, les peuples y font face aux mêmes ennemis intérieurs soutenus par les mêmes alliés extérieurs : tout affaiblissement des uns et des autres est bon pour la révolution. Une attention toute particulière doit être accordée au soutien à la résistance du peuple palestinien : notamment en promouvant et en organisant (en collaboration avec d’autres associations) le boycott à tous les niveaux de l’Etat sioniste et la luttant contre toute forme de normalisation.
  1. L’environnement international compte aussi. C’est pourquoi notre association soutient tous les mouvements sociaux dans le monde qui mettent au premier plan de leurs préoccupations la capacité des gens à définir librement et collectivement leurs besoins en matière de conditions de vie et de travail et à se mobiliser librement et collectivement pour trouver des solutions authentiquement libératrices aux problèmes que cela leur pose.
  1. Dans la poursuite de ces objectifs, notre association se soucie de collaborer dans l’unité avec toutes Les personnes, les associations et les forces politiques qui, Belgique, dans le monde arabe et partout ailleurs, partagent en tout ou en partie ses objectifs et sa démarche.
  1. L’association réalisera ses activités et agira dans l’unité avec les autres avec d’autant plus de facilité qu’elle-même sera assez solide. Pour cela elle œuvre à construire son autonomie concernant ses orientations et ses finances sans rejeter tout soutien matériel ou tout subside non conditionnés. Et, dans la poursuite de ses objectifs, elle utilise les formes les plus variées d’activité légales à sa disposition.
  1. Dans le même souci d’autonomie, l’association cherche à élargir ses propres rangs et, dans ce cadre, est ouverte à toutes les personnes, sans distinction de nationalité ou d’orientation philosophique, qui adhèrent à sa plateforme, s’engagent à respecter ses règles de fonctionnement, la soutiennent matériellement et participent d’une manière ou d’une autre à ses activités.
  1. La solidité, l’unité et le dynamisme de notre association dépendront aussi de son fonctionnement collégial. Elle Pour cela des statuts et un règlement d’ordre intérieur qui garantissent un large fonctionnement démocratique tant dans l’Assemblée générale des membres que dans le Conseil d’administration. Mais l’association tient aussi à promouvoir d’autres cadre de participation par le biais de groupes de travail constitués de manière variée en fonction de la nature des activités.

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