Graves atteintes aux droits humains au Maroc !

Graves atteintes aux droits humains au Maroc !

Le 31 aout 2019 la jeune journaliste marocaine Hajar Raissouni a été arrêtée à la sortie d’une clinique médicale de Rabat par des policiers en civil pour « « avortement illégal » et « débauche » (relation sexuelle hors mariage). Son fiancé (universitaire soudanais), le médecin qui l’a auscultée ainsi que ses 2 collaborateurs ont été de même arrêtés.

La journaliste est connue pour ses articles critiques concernant la politique de l’Etat marocain notamment la couverture du mouvement social appelé Hirak du Rif et des lourdes peines infligées à ses militants allant jusqu’à 20 ans de prison.

Cette violation flagrante des droits élémentaires de la personne illustre l’instrumentalisation du pouvoir en place de dispositions juridiques iniques pour faire taire toute voix discordante. En effet, la police judiciaire transformée en « police des mœurs » s’appuie sur des articles du code pénal qui criminalisent les rapports consentis hors mariage et les avortements dont un certain nombre de femmes sont obligées d’y recourir.

Cette affaire illustre le degré de violence institutionnelle envers les femmes en premier lieu, ainsi que l’ensemble des citoyens, le bafouement du droit des femmes à disposer de leur corps et la manipulation politique envers les journalistes qui dérangent.

Nous associations, organisations politiques éprises de justice exprimons notre indignation pour ces pratiques cherchant à museler les voix libres en s’appuyant sur des lois liberticides moyenâgeuses.

Réclamons :

 La libération immédiate de Hajar, son mari, son médecin et ses 2 collaborateurs ; Le respect des conventions internationales dont le Maroc est signataire notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 16 décembre 1966 ;L’abrogation des dispositions liberticides du code pénal marocain, notamment les articles 490, 129, 454.

Paris, le 12 septembre 2019

NB : Le verdict du tribunal de première instance de Rabat sera prononcé lundi 30 septembre 2019

Premiers signataires :
– Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF)
– Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM)- France
– Association des Marocains en France (AMF)
– Association Marocaine des Droits Humains – AMDH-Paris/IDF
– Association Naoura – Belgique
– Association EMCEMO – Pays Bas
– Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT)- France
– Immigration Développement Démocratie ( IDD ) – France
– Plateforme Euro-Marocaine Migration, Développement, Citoyenneté et Démocratie    (MDCD)
– Association Khamsa solidaire ici et ailleurs- France
– Coordination Maghrébine des Organisations des Droits Humains (CMODH)
Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie – Belgique
– Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP-France)
– SOS migrants ASBL – Belgique
– Réseau féministe « Ruptures » – France
– Femmes solidaires – France
– Egalité femmes – France
– Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA) – France
– Ligue des Droits de l’Homme (LDH) – France

Author: CVDTunisie